Ah l’amiga et ces modules audio. Ils ont marqués à tout jamais une génération de passionnés de micro ordinateurs et ont faits la joie de la scene démo. Loin devant ses concurrents de l’époque qu’étaient les Atari ST, Amstrad CPC ou même le PC, le son de l’Amiga marquait un vrai tournant et proposait quelque chose de résolument moderne en 1985. Dans ce dossier nous allons donc vous parler de la fameuse puce audio de l’Amiga, plus connue sous le petit nom de Paula.
Mais qui est réellement cette Paula ?
Fabriquée par MOS Technology dans les années 80 et 90 sous la référence MOS8364, cette puce a commencée sa carrière sous le nom de “Portia”. Ce n’est que lorsque l’Amiga a été commercialisé et accessible au grand publique en 1985 qu’elle a changé de nom pour finalement s’appeler Paula. Ce nom est dérivé de la contraction des initiales de: Ports, Audio, UART (Universal Asynchronous Receiver Transmitter ou en français dans le texte émetteur-récepteur asynchrone universel), Logic. La légende veut que “Paula” était également le prénom de la petite amie de “Glenn Keller”, qui est avec notamment “Jay Miner” à l’origine de la conception de cette puce.
Quelles sont les fonctions de Paula ?
“Paula” est donc, vous l’aurez compris, la puce audio de l’Amiga. Mais vous auriez tors de penser qu’elle n’est que cela. “Paula” est également le contrôleur de lecteur de disquettes, le contrôleur du port série et le contrôleur d’interruptions. Accessoirement si vous utilisez un contrôleur (souris, joystick, …) avec plus d’un bouton c’est également elle qui gère les boutons supplémentaire. Elle sert également à lire les coordonnées X et Y des joysticks analogiques. Les joysticks numériques (ceux que nous utilisons tous pour faire simple) étant quand à eux gérés par “Denise” (Un autre composant de l’Amiga sur lequel nous reviendrons dans un prochain dossier).
Spécifications techniques
“Paula” possède 4 canaux audio 8 bits PCM, dont deux sont mixés sur la sortie droite et deux autres sur la sortie gauche de manière à obtenir une sortie audio stéréo. Bien que les échantillons audio reproduits soient initialement prévus pour sortir en 28Khz (28837Hz en PAL et 28867hz en NTSC) en 4 voix, il est dans la pratique possible de lire du son en 57Khz en DMA en augmentant logiciellement la fréquence de balayage horizontale de l’écran.
Il est également possible de reproduire du son en 14bits en combinant deux canaux 8bits comme par exemple avec le système audio logiciel AHI. La méthode consiste à jouer du son 16 bits en passant les 8 bits haut sur un canal à plein volume et les 8 bits bas sur un autre canal a volume minimum. Les deux se chevauchant, les bits bas doivent êtres décalés de deux bits vers la droite. On obtient alors une sortie en 14 bits. Le soucis de cette méthode est que ce décalage de bits bas n’est pas prévu par le matériel et doit donc être fait au cpu (ou au blitter) ce qui ralentit donc légèrement la machine.
“Paula” est assistée par un filtre audio analogique “Passe bas” externe. Ce filtre linéaire est dit de type “Butterworth”, en référence à “Stephen Butterworth” son concepteur. Il apporte un gain plus régulier dans la bande passante par rapport à d’autres types de filtrages. Il coupe comme son nom l’indique les fréquences hautes à partir de 3300hz. Cela a pour effet de donner un son qui semble étouffé. Fait amusant lorsque le filtre est activé, la led “power” est plus lumineuse que lorsque le filtre est désactivé. Sur les premiers modèles d’Amiga 500 la led power était simplement éteinte avec le filtre coupé.
La révolution Paula
Mais Paula jouera bientôt un rôle clé dans l’évolution des formats audio sur ordinateurs. Jusque là il fallait soit utiliser le format midi au rendu lourdement dépendant du matériel, soit programmer spécifiquement un circuit audio pour lui faire rendre le son voulu. En 1987, “Karsten Obarski” va révolutionner tout ca en inventant sur Amiga et avec Paula, le format .mod 4 voix avec son fameux logiciel “Ultimate SoundTracker”.