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Certains ne connaissent peut être pas son nom mais tout le monde connait pourtant son oeuvre sur Amiga. En effet nous devons à Michel Janicki plusieurs titres et portages arcades emblématiques du début des années 90 tels que : Beach Volley, Cabal, Ivanhoe, Liquid Kids ou encore Toki.
Nous avons eu la chance de le croiser sur les Forums du site Amiga France à l’occasion du concours jeu du mois de Juin 2017 dont Toki était la star; Et il a gentiment accepté de répondre à cette proposition d’interview.
Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs en quelques mots ?
Janicki Michel, programmeur de jeux vidéo sur Amiga, GameBoy, Sega Master System, Sega Mega Drive, PS1, PS2, Pc.
Quel a été le début de votre parcours informatique ? Comment avez vous découvert l’informatique et qu’est ce qui vous a donné l’envie de programmer ?
Mon parcours informatique a commencé le jour où un copain est arrivé chez moi avec un Commodore Vic20. Il branche ça sur mon téléviseur, et là je deviens fou. Je peux écrire sur la télé :) Je vous laisse donc imaginer ce que mon pauvre téléviseur a du endurer pendant tout un weekend. Je me décide à acheter un micro ordinateur, mais les finances sont basses. Je me rabats sur un Tandy MC10, avec lequel je me fais les premières dents en Basic. Je découvre aussi un langage bizarre, l’Assembleur, et là c’est la révélation. Un peu plus tard, je me paie le Vic20, sur lequel j’ai passé des weekends complets à programmer tout et n’importe quoi. Puis, bavant devant le Commodore C64, exposé dans certaines vitrines, je casse ma tirelire, et là, la passion s’installe. Enfin un peu plus tard, je m’offre l’Amiga 500, le Monstre :)
En 1989 vous rejoignez OCEAN France en tant que “lead developer” jusqu’en 1994. Que retenez vous de cette époque ? Les choses étaient elles vraiment différentes d’aujourd’hui ?
Quand je rejoins Ocean France, on me demande d’adapter la borne arcade P47. Puis le projet tombe à l’eau, et je commence Beach Volley. Pour cela je n’ai qu’un amiga 500 avec son lecteur de disquette, et pas encore d’extension mémoire :) Ensuite pour Cabal, on me paie un disque dur, je ne me souviens plus de sa capacité, mais elle était faible car il était vite saturé. Puis les autres jeux s’enchainent. A cette période l’ambiance était cool. Franchement j’en garde de merveilleux souvenirs. Par la suite, j’ai retrouvé cette ambiance à Cryo. Et après c’était autre chose…
De tout les jeux sur lesquels vous avez travaillé sur Amiga quel est votre meilleur et votre pire souvenir ?
Ho, mes meilleurs souvenirs pour le développement de jeux chez Ocean sont étalés tout au long de cette période. Il n’y a pas eu de mauvais souvenirs à l’époque, on était tous mordu de prog et on ne vivait que pour ça. Il y a eu bien sûr quelques moments plus actifs que d’autres, la fin des jeux par exemple, à la livraison des masters. Tu tombes sur un bug qui te prend tout le weekend en correction :)
La fin de Ocean France signe aussi la fin de vos développements sur Amiga. Comment avez vous vécu cette aire post 8/16/32 bits ?
Quand Ocean France a fermé, je suis allé chez Cryo. Auparavant, Pierre Eric et moi avions finalisé Liquid Kids chez nous. A Cryo j’ai commencé sur Master System et Game Gear en faisant Speedy Gonzales. Et devinez quoi ? Et bien tous les outils ont été faits sur Amiga… en ASM ;)
Quelle a été la suite de votre parcours professionnel ?
Par la suite, à la fin de Cryo, je suis parti sur Bordeaux, où j’ai travaillé chez In-Fusio pour faire des jeux sur téléphone mobile. Cela ne me déplaisait pas, car j’y retrouvais les contraintes de vitesse et de mémoire que j’adorais tant :)
Que pensez vous de la mode du retrogaming que ce soit concernant l’envolée délirante des prix de certains vieux matériels ou jeux rares ou dans l’arrivée massive de développements indé volontairement surpixelisés ?
C’est normal que l’on devienne nostalgique à un moment donné. Le jeu vidéo a techniquement progressé à des vitesses fulgurantes, donc à un moment donné de la courbe, quand elle redevient horizontale et bien on ressort la bonne vieille recette. Pour ce qui est des prix sur les vieux matériels, je ne suis plus du tout au courant.
A titre personnel êtes vous toujours utilisateur ou développeur sur Amiga ou gardez vous juste un regard nostalgique et amusé sur cette période ?
Malheureusement, je ne suis plus utilisateur d’Amiga, (mais quelques fois, ça me chatouille d’en racheter un). Mais j’en garde un excellent souvenir. C’est pour cela qu’en ce moment j’essaie de sortir ma propre console de jeux. Avec bien sûr des contraintes de mémoire et de vitesse. Elle s’appelle la 101 avec un cœur Arduino.
Le Kickstarter : https://www.kickstarter.com/projects/1197450023/101-console
On veut une exclu: Racontez nous quelque chose qui n’est jamais paru dans vos interviews et que vous ne direz jamais plus ailleurs.
Alors : un dimanche soir vers 23 heures (hé oui, c’était la veille de rendre le master de Cabal), sous l’une des fenêtres de mon bureau, sous laquelle se trouvait une sorte de terrasse, surgissent plusieurs individus qui commencent à découper les rideaux extérieurs à coups de couteau. Hé oui, on était a Garges-lès-Gonesse … Les voyant essayer de forcer l’une des fenêtres, je me suis vite mis à fouiller dans les divers samples audio (de Cabal) pour y trouver un .wav de sirène ; je le passe avec le volume maxi. Et bien cela a suffi pour faire fuir la joyeuse troupe… :)
Le mot de la fin ?
Oh, je ne sais pas si je dirais le mot de la fin, mais plutôt un mot de continuité. Amusez vous encore et encore sur cette merveilleuse machine qu’est l’Amiga, cela me fait tellement plaisir de la voir encore en vie.
Propos recueillis par Jim Neray
Interview Michel Janicki – Lead dev Ocean France sur Amiga
Certains ne connaissent peut être pas son nom mais tout le monde connait pourtant son oeuvre sur Amiga. En effet nous devons à Michel Janicki plusieurs titres et portages arcades emblématiques du début des années 90 tels que : Beach Volley, Cabal, Ivanhoe, Liquid Kids ou encore Toki.
Nous avons eu la chance de le croiser sur les Forums du site Amiga France à l’occasion du concours jeu du mois de Juin 2017 dont Toki était la star; Et il a gentiment accepté de répondre à cette proposition d’interview.
Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs en quelques mots ?
Janicki Michel, programmeur de jeux vidéo sur Amiga, GameBoy, Sega Master System, Sega Mega Drive, PS1, PS2, Pc.
Quel a été le début de votre parcours informatique ? Comment avez vous découvert l’informatique et qu’est ce qui vous a donné l’envie de programmer ?
Mon parcours informatique a commencé le jour où un copain est arrivé chez moi avec un Commodore Vic20. Il branche ça sur mon téléviseur, et là je deviens fou. Je peux écrire sur la télé :) Je vous laisse donc imaginer ce que mon pauvre téléviseur a du endurer pendant tout un weekend. Je me décide à acheter un micro ordinateur, mais les finances sont basses. Je me rabats sur un Tandy MC10, avec lequel je me fais les premières dents en Basic. Je découvre aussi un langage bizarre, l’Assembleur, et là c’est la révélation. Un peu plus tard, je me paie le Vic20, sur lequel j’ai passé des weekends complets à programmer tout et n’importe quoi. Puis, bavant devant le Commodore C64, exposé dans certaines vitrines, je casse ma tirelire, et là, la passion s’installe. Enfin un peu plus tard, je m’offre l’Amiga 500, le Monstre :)
En 1989 vous rejoignez OCEAN France en tant que “lead developer” jusqu’en 1994. Que retenez vous de cette époque ? Les choses étaient elles vraiment différentes d’aujourd’hui ?
Quand je rejoins Ocean France, on me demande d’adapter la borne arcade P47. Puis le projet tombe à l’eau, et je commence Beach Volley. Pour cela je n’ai qu’un amiga 500 avec son lecteur de disquette, et pas encore d’extension mémoire :) Ensuite pour Cabal, on me paie un disque dur, je ne me souviens plus de sa capacité, mais elle était faible car il était vite saturé. Puis les autres jeux s’enchainent. A cette période l’ambiance était cool. Franchement j’en garde de merveilleux souvenirs. Par la suite, j’ai retrouvé cette ambiance à Cryo. Et après c’était autre chose…
De tout les jeux sur lesquels vous avez travaillé sur Amiga quel est votre meilleur et votre pire souvenir ?
Ho, mes meilleurs souvenirs pour le développement de jeux chez Ocean sont étalés tout au long de cette période. Il n’y a pas eu de mauvais souvenirs à l’époque, on était tous mordu de prog et on ne vivait que pour ça. Il y a eu bien sûr quelques moments plus actifs que d’autres, la fin des jeux par exemple, à la livraison des masters. Tu tombes sur un bug qui te prend tout le weekend en correction :)
La fin de Ocean France signe aussi la fin de vos développements sur Amiga. Comment avez vous vécu cette aire post 8/16/32 bits ?
Quand Ocean France a fermé, je suis allé chez Cryo. Auparavant, Pierre Eric et moi avions finalisé Liquid Kids chez nous. A Cryo j’ai commencé sur Master System et Game Gear en faisant Speedy Gonzales. Et devinez quoi ? Et bien tous les outils ont été faits sur Amiga… en ASM ;)
Quelle a été la suite de votre parcours professionnel ?
Par la suite, à la fin de Cryo, je suis parti sur Bordeaux, où j’ai travaillé chez In-Fusio pour faire des jeux sur téléphone mobile. Cela ne me déplaisait pas, car j’y retrouvais les contraintes de vitesse et de mémoire que j’adorais tant :)
Que pensez vous de la mode du retrogaming que ce soit concernant l’envolée délirante des prix de certains vieux matériels ou jeux rares ou dans l’arrivée massive de développements indé volontairement surpixelisés ?
C’est normal que l’on devienne nostalgique à un moment donné. Le jeu vidéo a techniquement progressé à des vitesses fulgurantes, donc à un moment donné de la courbe, quand elle redevient horizontale et bien on ressort la bonne vieille recette. Pour ce qui est des prix sur les vieux matériels, je ne suis plus du tout au courant.
A titre personnel êtes vous toujours utilisateur ou développeur sur Amiga ou gardez vous juste un regard nostalgique et amusé sur cette période ?
Malheureusement, je ne suis plus utilisateur d’Amiga, (mais quelques fois, ça me chatouille d’en racheter un). Mais j’en garde un excellent souvenir. C’est pour cela qu’en ce moment j’essaie de sortir ma propre console de jeux. Avec bien sûr des contraintes de mémoire et de vitesse. Elle s’appelle la 101 avec un cœur Arduino.
Le Kickstarter : https://www.kickstarter.com/projects/1197450023/101-console
On veut une exclu: Racontez nous quelque chose qui n’est jamais paru dans vos interviews et que vous ne direz jamais plus ailleurs.
Alors : un dimanche soir vers 23 heures (hé oui, c’était la veille de rendre le master de Cabal), sous l’une des fenêtres de mon bureau, sous laquelle se trouvait une sorte de terrasse, surgissent plusieurs individus qui commencent à découper les rideaux extérieurs à coups de couteau. Hé oui, on était a Garges-lès-Gonesse … Les voyant essayer de forcer l’une des fenêtres, je me suis vite mis à fouiller dans les divers samples audio (de Cabal) pour y trouver un .wav de sirène ; je le passe avec le volume maxi. Et bien cela a suffi pour faire fuir la joyeuse troupe… :)
Le mot de la fin ?
Oh, je ne sais pas si je dirais le mot de la fin, mais plutôt un mot de continuité. Amusez vous encore et encore sur cette merveilleuse machine qu’est l’Amiga, cela me fait tellement plaisir de la voir encore en vie.
Propos recueillis par Jim Neray
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