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Sujet
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Bonjour à tous.
Je me présente : slack2, un ancien amigaïste qui revient à son premier amour.
L’amiga a eu le même effet sur moi que la potion magique sur Obélix : tombé dedans quand j’étais petit, l’effet est depuis permanent.
J’ai découvert l’informatique avec un apple IIe le jour où Dalida s’est suicidée. N’y voyez pas de cause à effet. La même année, j’ai vu un mini sur lequel, l’administrateur à tapé la commande « shutdown -h now », commande que j’utilise depuis sur mes machines linux.
En 1988 ou en 1989, Bruno, un copain de fac m’a invité à boire un coup chez lui et m’a présenté son ordinateur : un amiga 500 muni d’une extension de 512 Ko, d’un OS multitâche, d’une interface graphique et de capacités sonores. N’oublions pas les différents écrans, le shell… Pour vous aujourd’hui une banalité mais pour moi à l’époque, un choc : une machine qui avait 10 ans d’avance sur ses concurentes.
Bruno avait un logiciel qui dessinait des paysages. Nous le laissions calculer pendant que nous exécutions d’autres programmes. Cet ordinateur pouvait simultanément par exemple jouer une musique, imprimer un paysage, formater une disquette et calculer un nouveau paysage.
Bruno s’en servait surtout pour les jeux. Moi, j’ai été ébloui par la simplicité, la puissance et l’efficacité.
À cette époque, j’ai croisé deux étudiants. L’un avait écrit sur Mac le logiciel le plus performant pour récupérer des données d’un disquette abîmée. Il écrivait sur des feuilles tous ses programmes 68k de la même manière : à droite le code assembleur puis à gauche, le code machine qu’il tapait en hexa ! Il savait par cœur assembler et désassembler du code ! L’autre avait écrit une démo sur 500 qui affichait une feuille de texte en rotation. La machine était si puissante qu’elle affichait une image tous les 50ième de seconde et qu’elle calculait une image bien avant qu’elle ne soit affichée. Son programme lui semblait adaptable sur Mac et Atari mais en aucun cas sur PC à cause de leurs CPU respectifs : autant le 68000 était simple à programmer et puissant, autant le 8086 était limité et complexe. L’adressage lineaire de la mémoire du premier permet d’adresser facilement une donnée de n’importe quelle taille quand l’adressage segmenté du second impose une gymnastique quand on travaille avec plus de 64Ko de données. Les registres généraux et nombreux du premier, son ensemble d’instructions bien conçu et ses modes d’adressages adaptés aux besoins lui permettent de coder facilement les algorithmes quand les quelques registres spécialisés du second et ses modes d’adressages limités imposent de multiples sauvegardes sur la pile, se qui complexifie et ralenti le code.
Etudiant sans revenu, j’ai révé d’acquérir un amiga pendant plusieurs années. Puis avec mon premier salaire, j’ai acheté un 1200, l’un des derniers disponibles à Paris, peu après la banqueroute de Commodore. Mes frères ont réussi à s’en servir après m’avoir vu l’utiliser 2 ou 3 fois. Au même moment, mes parents ont acheté pour la comptabilité un 486 SX 25 MHz avec Windows 3.1. Ma machine me semblait plus puissante que la leur.
J’ai gonflé mon 1200 avec une carte accéleratrice 1230, une barrette de 8 Mo de RAM et un disque dur mais isolé dans un monde de compatibles, sans innovation matérielle ni logicielle du côté Amiga, j’ai été obligé d’utiliser au quotidien un PC sous Windows. Et l’informatique est devenu insécurisée et chronophage. À chaque changement de machine ou de Windows, on m’a promi un ordinateur plus puissant, plus sécurisé, plus simple à utiliser. Et c’est tout le contraire qui est arrivé.
Pour essayer, j’ai installé au début des années 2000 un linux et j’ai retrouvé en partie le plaisir d’utiliser un ordinateur. Enfin un OS qui ne modifie pas ta configuration dans ton dos, ne se suicide pas et ne soit pas une passoire à virus. Slackware est ma distribution favorite, d’où mon pseudo.
Il y a quelques mois, j’ai découvert des blogs de fous furieux qui construisent leur ordinateur. Pas des gars qui assemblent des pièces toutes faites mais qui fabriquent leur carte mère et y installent un cpu (z80, 65C02, 68008, 68000 ou supérieur), de la RAM, de la ROM, des périphériques ( ports série, réseau, carte graphique …) , un chipset pour faire fonctionner le tout et adaptent un OS ou qui en écrivent un. Et à force de naviguer, j’ai trouvé un blog d’un jeune amoureux d’un 500 qui lui avait conçu une extention de Fastram. Tient tient, mon premier amour.
Puis j’ai trouvé ce site où il fait bon vivre.
Acheter un amiga est difficile. Une annonce peut attirer 20 acheteurs en moins d’une heure. Le tarif est souvent salé. Il manque parfois un accessoire (souris , alimentation …). Le vendeur refuse souvent d’expédier et se trouve à des heures de route de l’acheteur (vécu : 8h).
Bref, j’ai acheté dernièrement un 500 et dès que j’ai un peu de temps, je contrôle l’animal avant de le remetre en service. Un aussi vénérable ancètre nécessite un petit chekup de santé avant remise sous tension.
Parfois, je voudrais sortir la Dolorean du garage et aller faire un tour chez IBM au moment où le PC a été conçu pour expliquer aux ingénieurs qu’ils n’ont pas le droit de choisir pour cette machine marginale et sans avenir à leurs yeux, ni CPU ni un OS qui soient des bouses. J’aimerais aussi rendre visite à la direction de Commodore. Mais je ne pense pas qu’elle apprécierait ma venue. Si je dois me rendre où des choix désastreux ont été faits, mon petit doigt me dit que je vais beaucoup voyager.
Soyez indulgents si je pose prochainement des questions qui vous semblent idiotes : en 20 ans sans amiga, j’ai perdu une partie de mes repères et de mes réflexes.
En vous remerciant d’avance pour votre acceuil, amigalement,
Slack2
P.S. Impossible de me connecter sous mon compte slack initial donc j’ai été obligé de me créer un second compte.
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